Avant le mariage, Tolya et moi avions eu une relation d’environ trois ans, ce qui était un record personnel pour moi. Je n’avais pas vraiment le choix que de l’épouser car j’étais enceinte. Le jour du mariage, c’était la fin de l’automne et il faisait assez froid. « Voici un petit cadeau pour toi », a dit ma tante en me tendant deux couvertures pour bébé. « Pourquoi deux ? » ai-je demandé nerveusement. « Le deuxième ne sera pas superflu », a-t-elle répondu et est retournée à sa place.
« Je n’aime pas ça, Tolya », ai-je dit à mon mari. Ma tante était connue pour ses paroles ayant un moyen magique de se réaliser. Elle prédisait souvent l’avenir entre ses mots. J’ai rapidement oublié ses paroles parce que je ne pouvais pas profiter du mariage. J’avais des nausées matinales. Mon ventre ne grossissait pas jour après jour ou heure après heure, mais minute après minute. Je mangeais pour sept, pas pour deux.
« Quel genre d’éléphant vit là-dedans ? » a plaisanté mon mari en tapotant mon ventre. « Je vais devoir trouver un deuxième emploi avec l’appétit de ce bébé. » L’échographie a montré que nous attendions un garçon, et j’étais un peu triste car je voulais vraiment une fille. Mon mari, en revanche, était ravi d’avoir un fils. Mais bon…
Puis vint le jour de l’accouchement. J’ai commencé à avoir des contractions. Tout s’est parfaitement déroulé, et en une demi-heure, le médecin a crié : « Félicitations ! C’est une fille ! » J’étais ravie mais aussi surprise car nous nous étions préparés pour un garçon, tout était en bleu, et mon mari attendait avec impatience un fils. Soudain, j’ai réalisé que je ne me sentais pas mieux, et j’ai alors vu mon ventre bouger à nouveau. Les contractions ont recommencé.
« Double bonheur ! » a crié l’obstétricien. « Vous avez aussi un fils. » Il s’avère que parfois, un bébé se cache derrière l’autre, et l’échographie ne montre que celui de devant. Ainsi, nous sommes allés à l’hôpital en nous attendant à ramener notre fils mais nous sommes rentrés à la maison avec un fils et une fille. Mon mari et moi sommes ravis. Maintenant, il n’y a jamais de moment calme dans notre maison.
